elle te fait bouillir. t'es en train de monter en pression, t'es en train de perdre pieds. pourquoi se comporte-t-elle comme ça ? pourquoi faut-il toujours qu'elle redevienne cette peste qui ne mérite rien ? la violence de son ton te transperce, te déchire. pourquoi tu perds ton temps avec elle putain. t'as plus dix-sept ans. t'es plus un gamin qui se laisse faire, qui supporte l'enfer pour un baiser. t'es pas un de ces jouets que l'on balance contre le mur quand l'ennui nous tiens. alors tu te décides, ton corps s'emporte. tu viens bloquer la porte de ta main, le souffle court. t'as ton égoïsme qui ressort, c'est moche. t'as ton narcissisme qui refuse d'être utilisé. alors t'attrapes son bras, tu la retournes et tu viens foutre ton visage près du sien. t'as des éclairs dans le regard. t'en as ras le bol de son petit jeu, tu veux le lui faire comprendre. t'en as rien à faire de ses menaces. tu donnes trop de fric pour qu'elle ne se passe de ta présence. tu sais que ce n'est que du vent, qu'elle détourne la conversation. "arrête de te foutre de ma gueule." en fait, t'as compris. ce cirque qu'elle fait est un piège. elle attend que tu tombes dans le panneau pour te détruire. "arrête de jouer avec moi. arrête ces conneries. quelque chose entre nous ? tu veux surement parler de ce rôle que tu t'inventes ?" tu te rapproches encore plus, la bloquant pour de bon. "tu m'as toujours détesté Rothschild, tu m'expliques comment je pourrais croire que les choses ont changé ?" t'es brisé. mais tu ne le dis pas. "tu veux savoir ce que j'en pense ? je pense que t'es la personne la plus fausse que je connaisse. je pense que t'as jamais su montrer ton vrai visage, que tu t'es tellement caché derrière ce foutu masque que c'est devenu cette connasse sans émotion ni sentiment. tu veux que je craque parce que dès que ce sera fait, tu auras un trucs en plus pour me faire mal. tu ne sais faire que ça." t'es méchant, t'es direct, t'es blessé. t'aurais voulu lui laisser une chance, mais t'as pas confiance. "merde, je croyais que tu valais mieux que ça Rothschild." tu sers la machoire. t'aurais préféré qu'elle vaille mieux que ça.  @schuylers

t'as du mal à la voir, mais elle est là. la détresse. l'angoisse. tu vois dans les yeux de May que le parcours est semé d'embuches et que t'es peut-être bien l'une d'entres-elles. tu voulais pas la mettre dans cet état là pourtant, mais c'est fait. tout ça pour des roses. la vie est ironique, quand on y pense. c'est une gamine qui vient te chambouler. c'est un enfant qui vient perturber tout ce que tu pensais connaitre. elle est furieuse, tu la comprends. mais tu ne cèdes pas. tu te rapproches en vérité, et vos deux souffles viennent se mêler dans un ballet incertain. t'as besoin de ta puissance physique pour te sentir égal à elle, c'est dire si elle est forte la gamine. c'est un truc que t'admires chez elle, sa force. beaucoup auraient déjà rendu les armes. pas elle. pas toi. au fond, vous êtes pareils elle et toi, à s'inventer des visages pour ne pas avoir à répondre aux questions. et tout faire, seul, pour n'avoir à faire confiance à personne. ce qu'elle te raconte, ça te retourne l'estomac. elle s'ouvre, fleur sauvage au passé insoupçonné. bien sur, tu t'es souvent demandé d'où venait Rose, sa fille. tu ne t'attendais pas à ce que l'histoire soit si tragique. tu gardes ton regard plongé dans sa tourmente. elle est si belle. un moment tu cherches tes mots, pas sur de vouloir être encore dur avec elle. et puis, tu le dis, ce que tu penses vraiment. "épouser Jackson ne changera rien à ça. tu finiras juste seule jusqu'à la fin, à te morfondre sur les occasions ratées et le temps perdu" tu sais de quoi tu parles, tu le sais trop bien. "et vieillira à tes cotés un homme dont tu te fous." tu la défies du regard. "ose me dire droit dans les yeux que c'est cette vie que tu veux. que tu n'espérais pas autre chose." tu voudrais qu'elle efface ce masque qu'elle porte à nouveau. parce que tu trouves magnifique cette May qui se cache derrière. une May inédite qu'il te reste à découvrir. @schuylers

t'as aucune idée de ce que sera ton prochain mouvement. toi qu'aimes tant contrôler les choses, t'as rien calculé. elle te rend dingue putain. elle a réussi à te perdre, totalement. t'es plus toi même depuis quelques jours. depuis qu'elle a montré cette fragilité au fond d'elle même. comme un appel à montrer la tienne. un pied d'égalité dans cette relation bruyante et brusque. t'as aucune idée de quoi t'as envie mais t'as envie d'elle. t'as jamais été quelqu'un de violet mais là, à cet instant, tu la domines. et tu finis par t'en apercevoir alors que sa voix se fait plus mince, presque silencieuse. que son regard s'adoucit. il fut un temps où tu l'aurais déjà laissé partir. plus maintenant, plus maintenant que tu sais l'espoir qui germait jusqu'alors au creux d'elle même. un espoir que tu viennes la sauver de cette tristesse, de cette solitude. toi même t'es un naufragé. t'attends la bouée qui viendra te sortir la tête de ta misère. elle te demande de t'arrêter mais tu ne l'écoutes pas. tu ne l'entends pas. pendant un instant, elle disparait. t'as pas de réponse à sa question, rien d'autre que ta propre perte. ennemi, c'est un mot que t'aimes plus. t'as plus envie de te battre contre elle quand tu sais que c'est contre elle même qu'elle frappe. t'as pas envie de la laisser se faire du mal. t'as pas envie d'être complice de cette merde. t'as envie de plus, de mieux. t'as envie de l'embrasser, de lui prouver que t'as jamais été son ennemi. que c'est elle qui s'est assuré de cette relation malsaine entre vous. t'es toujours pas sur de si elle se fou de ta gueule ou non, mais tant pis. t'as envie de lui faire confiance. putain t'as envie de l'embrasser. tu le ferais presque, même. te pencher plus encore auprès d'elle, fermer les yeux et poser ta bouche sur sa bouche dans un élan passionnel. mais tu ne le fais pas. à la place tu fais un pas en arrière, tu la libères. t'oses plus la regarder. tu regardes le sol. elle a surement raison de toute façon. "oublie. tu le dis toi même, nous sommes ennemis toi et moi." tu retournes à ton bureau, lointain. "j'espère que tu vas trouver qui est l'admirateur secret. et ne t'en fais pas, je ne me mêlerai plus de ta vie. comme tu l'as dis, il vaudrait mieux que l'on arrête de se voir, ça ne nous réussi pas." tu attrapes les roses ça et là, tu les jettes dans ta corbeille. c'est pas comme si elle allait les récupérer de toute façon. tu lui tournes le dos. la discussion est terminée, tu repars à cette vie monotone et solitaire que tu mènes.  @schuylers

elle est sortie. t'as envie de tout détruire. de te démonter la tête quelque part. tu sais pas, t'as envie de te faire du mal pour que la peine s'arrête. pour que les pensées s'éteignent. t'es pas de ce genre, pourtant. rêver, t'emballer, espérer. ça tu sais faire au boulot ouais, mais en amour ? t'es le genre de mec qui ne sait pas s'attacher. qu'est pas resté plus d'un an avec quelqu'un. qu'a même pas été foutu de courir après Sheyenne malgré l'attachement que t'avais pour elle. t'as jamais su courir après quelqu'un, tu t'es laissé faire, à attendre que tout vienne à toi. t'as pas le temps, que tu dis, t'as du boulot. mais à la fin de la journée, t'es seul. tu regardes les fleurs avec rancoeur. t'aurais du être celui qui les a envoyé. c'est ce qu'elle aurait voulu. c'est ce que t'aurais voulu. mais t'y a même pas pensé, comme un con. t'es pas le genre grand romantique. Clara a beau te faire regarder ces foutus films, t'arrives pas à en tirer de leçons. t'as cette scène du mec qui court, qui retient l'ascenseur pour retrouver la nana qui te vient en tête. tu te demandes si t'en serais foutu, toi, Kit Wasser. le mec qui ne court après personne. "merde..." la question, tu ne te la poses pas plus de deux secondes. tu te retournes et ouvre d'un coup la porte de ton bureau, faisant sursauter ton assistant qui te regarde avec un air inquiet. t'as pas le temps de lui expliquer, faut que tu l'arrêtes. faut que tu stoppes May. à grands pas, tu te diriges vers l'ascenseur. mais lorsque t'arrives, c'est trop tard. les portes se ferment sur toi. le destin, qu'on dit. t'as plus qu'à retourner bosser, elle est parie. @schuylers